Une mère vampirique, un père sans travail trompant son angoisse dans un désir maniaque de propreté, des enfants partagés entre l'envie de fuir et de rester, sans oublier les non-dits et les secrets enfouis : tel est le tableau de cette famille prête à passer à table…
Un portrait sombre et incisif de notre époque de notre époque qui évite les pièges de la lamentation grâce à une langue vive et à un humour tranchant.
extrait :
Florane.- Papa
Papa
Papa ?
Arianna.- Il est occupé mon amour viens là. Laisse-le s’oublier encore un moment. Tu sais comment il est il se sent mieux après. Il faut comprendre. Une famille aimante peut comprendre ça les lubies de son papa.
Assieds toi sur mes genoux que je te touche que je touche la merveille que j’ai faite.
Tu es belle. Ce n’est pas humain d’être aussi belle. Avec cette ossature prête à se briser ces cuisses ombrageuses cette poitrine de statue antique. Je n’exagère rien mon amour. Et ces cheveux. Regarde-moi ces cheveux. Lourds. Moutonneux. On a envie d’aller y voir on a envie de s’y perdre. C’est un labyrinthe aromatique tes cheveux mon amour.
Florane.- Ils sont gras.
Arianna.- Mielleux.
Florane.- Faut que je les décrasse.
Arianna.- Demain Florane. Embrasse-moi. Embrasse ta maman. Répète-lui ce que tu lui disais quand tu étais encore une petite chose à couettes. Nous nous promenions en barque dans ta chambre églantine tu te souviens? Les frissons du lac berçaient nos rêves de petites filles. Fais-moi ce cadeau mon amour j’ai envie que ça résonne joli dans ma tête.
Florane.- Je t’aime plus grand que la terre plus grand que le ciel plus grand que l’océan.
Arianna.- Encore mon amour.
Florane.- Je t’aime plus grand que la terre plus grand que le ciel plus grand que l’océan.
Arianna.- Du bonheur. T’entendre aimer ta maman. Et te sentir. Ton corps tes bras ta nuque. Tu sens bon le lait des bébés. C’est un parfum qui répand la joie dans toute la maison.
Florane.- Ne serre pas trop fort.
Arianna.- Mon amour... Je ne t’ai pas ratée toi. Chez toi rien à repriser tu es une perfection. Si on avait dû te vendre ton père et moi on en aurait demandé des millions.
Florane.- J’ai mal maman.
Arianna.- Tu es – Grogneuse. Souvent. Trop. Je te pardonne. Je te pardonne parce que tu es mon amour et que je t’aime.
Florane.- Maman…
Arianna.- Ce soir je te prépare un repas de fête à toi ton frère et papa. Que des choses que vous aimez : terrines de foie au porto filets mignons aux morilles bavarois aux fruits rouges. On le mérite. Une famille aimante mérite de faire un vrai repas. Un repas qui réchauffe la chair et l’esprit de tribu. Ce soir tu verras nous serons joyeux à hurler à la lune.
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